En 2014-2015, Laurent Moriceau a été le premier artiste associé au Pays d’art et d’histoire des Hautes vallées de Savoie. Il a réalisé quatre créations évoquant le patrimoine immatériel.
« Dessine-moi le goût du Beaufort »
Laurent Moriceau a été captivé par le Beaufort, produit de l’alpage et de l’activité pastorale, mais aussi occasion de partage. C’est ainsi qu’est née sa première action artistique, en partenariat avec la Coopérative laitière du Beaufortain et le collège du Beaufortain. Les élèves ont illustré, par le dessin et la pyrogravure, les sensations liées à un aliment pour eux très familier. En juin 2014, le public de la Fête de Beaufort a découvert le fromage pyrogravé, avant de le déguster.
« Do you moule à merveilles ? »
Pour sa deuxième intervention, Laurent Moriceau s’est livré à la relecture d’un ustensile culinaire ancien, le moule à merveilles (bugnes). À partir de cloches d’alpage, un objet habituellement associé au son plutôt qu’au goût, il a conçu des moules à pâtisserie qui ont été utilisés lors du Salon des sites remarquables du goût, en octobre 2014 à Beaufort. Plongés dans la pâte, ces moules à merveilles décalés donnaient naissance à des œuvres éphémères, destinées à dégustées.
« Beaufortissimo ! Dessine-moi la musique des alpages »
En 2015, Laurent Moriceau retrouvait une classe du collège du Beaufortain, en association avec le musicien Karim Bouchibi, pour travailler sur le paysage sonore de la montagne, où résonnent les cloches d’alpage. Les adolescents ont collecté des objets usuels, afin de construire un instrument monumental. Lors de deux performances, l’une dans la cour du collège, l’autre au cœur des alpages au Col des Saisies, l’instrument-sculpture et les collégiens, sous la direction de Karim Bouchibi, ont créé un paysage sonore éphémère se mêlant au bruit de la nature et au carillon des troupeaux.
« La meule enchantée »
Pour sa dernière intervention, Laurent Moriceau s’est de nouveau penché sur les meules et les tommes. En partant de l’affinage durant lequel les fromagers retournent les fromages, l’image du disque s’est imposé ; de ce bricolage poétique sont nés des dispositifs en mouvement qui actionnaient divers objets pour créer une séquence sonore aléatoire, partition pour les oreilles mais aussi l’odorat, interprétée en public à Lanslebourg le 21 novembre 2015.