La Tour des Valois, Sainte-Colombe

Au 14e siècle la volonté d’intégrer Vienne au royaume de France oppose les archevêques de Vienne aux rois. Sainte-Colombe, sur la rive droite du Rhône, est au premier plan de cette lutte, comme en atteste encore la Tour des Valois.  

Une longue histoireEn 1023 le roi de Bourgogne Rodolphe III accorde le Comté de Vienne à l’archevêque de Vienne Burchard. Ce territoire fait partie des comtés hérités de l’empire de Charlemagne, mort en 814. A la tête de chaque comté se trouve un comte, qui fait partie de la noblesse aristocratique. Parmi les comtes de Vienne figure Boson (mort en 887). L'archevêque Burchard garde le contrôle de la ville et partage le reste du territoire entre les comtes de Savoie et les comtes d’Albon, fondateurs du Dauphiné. Le Dauphiné regroupe les départements actuels de l’Isère, de la Drôme et des Hautes-Alpes, avec Grenoble pour capitale. Il entre dans le royaume de France en 1349.  

Dès le règne de Philippe le Bel (1285-1318), des luttes interviennent entre l’archevêque, le Dauphin et le roi de France, maître du Lyonnais. Le roi souhaite étendre son territoire. Ces tensions se concentrent sur Sainte-Colombe. En 1335 le bourg est incorporé au royaume sous le prétexte d’assurer la sûreté des voyageurs sur le Rhône.

Le Rhône, frontière entre la France et l’EmpireCe rattachement se matérialise par la construction d'un ensemble fortifié, dont la tour des Valois constitue le seul vestige. Le Rhône devient une frontière politique entre le royaume de France sur la rive droite et le Saint Empire sur la rive gauche. Il le reste jusqu’en 1450, lorsque Vienne devient française. Le rôle temporaire de frontière conféré au fleuve perdure dans l’esprit des riverains et des mariniers par les termes de riaume et d’empi.

La tête du pont médiéval en pierreLa Tour des Valois est construite dans le prolongement d’un pont en pierre. La première mention connue de ce pont remonte à 1239. Au milieu du 17e siècle, il cesse d’être réparé. La tour, qui n’a plus d’usage défensif, connaît différents usages, dont celui de musée. Propriété de la commune de Sainte-Colombe, elle a reçu en 2014 une couverture visant à la protéger.