L’église de Parcieux conserve un fragment d’un retable datant du 16e siècle. Son histoire est complexe et le travail de différents chercheurs et conservateurs de musées a permis de la reconstituer. Il s’agit d’un panneau de bois peint représentant la Cène.
Une histoire complexeLe panneau de bois peint est en fait l’élément d’un ensemble qui a été dispersé au fil des siècles. Il s’intègre à un retable qui représente le Christ en prière au Mont des oliviers. Le panneau de Parcieux est la partie basse du retable, on l’appelle la prédelle. L’histoire mouvementée des religions et l’intérêt de certains collectionneurs d’œuvres d’art ont amené à la division puis la dispersion des différents panneaux le composant. Depuis 1997, nous savons que la prédelle de Parcieux fait partie d’un retable dont un panneau se trouve au Metropolitan Museum de New York et les deux autres au Musée du Moyen Âge de Cluny à Paris. Elle a été créée au début du 16e siècle à Fribourg en Suisse par l’atelier Hans Geiler de Fribourg. Il s’agit d’un maître sculpteur qui possédait un atelier où plusieurs artisans travaillaient sous ses ordres. Son influence sur la sculpture religieuse au 16e siècle est très importante.Ces retables et toutes les sculptures qui ornaient alors les églises permettaient de rendre plus vivantes les cérémonies en reconstituant certaines scènes des Évangiles ou de la vie des saints.
Une œuvre dispersée dans le mondeCette œuvre aurait été envoyée à Parcieux vers 1834 par Claude Fangin, ancien curé de Lyon. La partie conservée au Metropolitan Museum de New York est un petit relief de Judas. Les deux parties conservées au Musée de Cluny représentent l’une le Christ en prière et l’autre trois apôtres endormis au Mont des Oliviers. L’ensemble est en bois peint de plusieurs couleurs et comprend plusieurs parties couvertes de feuilles d’or.La prédelle de Parcieux représente la Sainte Cène, le Christ est assis à une table entouré de onze apôtres. Un douzième personnage est assis à droite, sans barbe et revêtu d’un chapeau. Il pourrait s’agir de celui qui a passé la commande du retable, Pierre Falck. Cet homme, juriste de profession et très influent à Fribourg, fit un pèlerinage en terre sainte en 1516 et commanda ce retable pour sa chapelle funéraire. Mort dans un naufrage en Méditerranée, il ne fut jamais enterré dans sa chapelle.