Maquette des entrepôts de Vienne antique

Le travail des archéologues permet d’imaginer les immenses entrepôts situés le long de la rive gauche du Rhône, dans les quartiers sud de Vienne antique. Les vestiges, longs de 1 kilomètre, couvrent une surface de 4 à 6 hectares. La maquette restitue l’activité intense de ce site stratégique.

Un grand port de l’empire romainLes entrepôts ne s’ouvrent que sur une cour fermée et gardée à l’entrée. Les marchandises (céréales, vins, métaux, peaux...) sont stockées dans les cellules. L’économie de Vienne profite du vaste territoire (près de 14 000 km2) dont elle est la capitale. S’étendant du Rhône aux Alpes, il fournit produits agricoles et viticoles. Ceux-ci peuvent être déchargés à Vienne, stockés dans les entrepôts en attendant leur distribution sur place ou leur revente ailleurs.La taille de ces entrepôts permet de les comparer à ceux de Rome ou du port d’Ostie. Il est possible qu’une partie des marchandises stockées à Vienne ait été expédiée vers Rome. Il pourrait s’agir d’une partie de l’impôt en nature (blé) collecté par l’administration impériale, l’annone.

Des marchandises ordinaires aux produits de luxeLes amphores servent essentiellement au transport des denrées alimentaires : vin, huile, salaisons, sauces comme le garum (condiment à base de poisson). Elles comportent souvent des inscriptions indiquant la nature du produit transporté ainsi que son origine, voire le nom du commerçant. Les tonneaux sont aussi utilisés pour le stockage et le transport du vin.L’huile d’olive et le vin doux arrivent de Bétique (Espagne). Le vin provient de Gaule méridionale, d’Italie, de Grèce, de Tarraconaise, voire même d’Asie mineure. Parmi les autres produits mentionnons l’ambre provenant de la mer Baltique, le plomb venant de la Bretagne (Angleterre), sans oublier les pierres comme le marbre d’Italie ou le porphyre d’Egypte.