Le quartier cathédral du Puy-en-Velay

Juché sur le mont Corneille, anciennement mont Anis, le quartier cathédral du Puy-en-Velay, articulé autour de la cathédrale et de son cloître, était une véritable ville dans la ville, autrefois protégée par des fortifications.

Le quartier des chanoines
Le quartier cathédral, établi sur le flanc sud du rocher Corneille, comprenait la cathédrale et son cloître, le baptistère Saint-Jean, la tour Saint-Mayol, le logis des clergeons, l’Hôtel-Dieu et sa chapelle du Saint-Esprit. Une partie de ces bâtiments communiquent entre eux. Autour de ces édifices religieux, les membres du clergé et de la noblesse font construire de riches demeures, certaines fortifiées, dont le rez-de-chaussée est parfois loué à des commerçants et des artisans. A proximité, les communautés religieuses se multiplient, surtout à partir du 17^e siècle.
Jusqu’à la Révolution, le quartier, ou « mandement du cloître », est administré par les chanoines de la cathédrale, tandis que l’évêque est seigneur de la basse ville du Puy et comte du Velay. Le chapitre s’est en effet progressivement dégagé de la tutelle épiscopale entre le 10^e et le 13^e siècles pour devenir une puissance seigneuriale autonome régnant sur la haute ville et la cathédrale. De nombreux conflits opposent les deux entités au cours des siècles.

Un remarquable système de défense
Le quartier cathédral possède son propre système de défense dès le 6^e siècle. Il se compose d’une enceinte fortifiée dont le principal vestige est l’imposant « bâtiment des mâchicoulis », toujours visible. Jouxtant la cathédrale et le cloître côté ouest, il est édifié vers la fin du 12^e siècle pour protéger l’édifice religieux, mais aussi affirmer la puissance du chapitre. Il comportait deux vastes salles superposées voûtées en berceau. Celle du bas servait de cellier à l’Hôtel-Dieu, celle du haut était utilisée lors des activités communautaires du chapitre. Au cours du Moyen Age, chacune des salles a été subdivisée dans la hauteur pour aboutir aux cinq niveaux actuels. Au 2^e étage, de plain-pied avec le cloître, une bibliothèque est aménagée au 15^e siècle et ornée de la fresque des « Arts libéraux », avant de devenir au 17e siècle la chapelle des reliques.
Le système de défense était complété au nord par la tour Saint-Mayol, haut donjon carré qui servait au chapitre de prison et de dépôt d’archives et qui fut partiellement détruite au 19^e siècle.