Les sources minérales gazeuses et salées, Pays d’Issoire

Leur résurgence voisinant avec les grandes failles de la Limagne, les sources sont nombreuses en Pays d’Issoire. Elles s’échelonnent même en véritables cortèges le long des rivières Couze d’Ardes et Couze Pavin. Les eaux Ardesy et Hydroxydase sont les héritières d’une riche histoire géologique, technique et économique.Eaux voyageuses, eaux bienfaisantesAprès un long voyage dans les profondeurs de la terre, l’eau de pluie remonte dans les fissures, chargée en gaz carbonique, en minéraux, voire en chlorure de sodium. Elle rejaillit naturellement à la surface, à moins qu’elle ne soit recherchée par forage pour être captée et embouteillée. En Pays d’Issoire, une dizaine de sources a été exploitée depuis le 19e siècle et deux d’entre elles le sont encore aujourd’hui : Hydroxydase et Ardesy.Les sources d’Auvergne sont connues dès l’Antiquité. Elles sont l’objet de dévotions religieuses et de pratiques thermales. À la source de Bard près de Boudes, la découverte en 1882 de pièces de monnaies datées du 1er au 3e siècle atteste de la pratique locale des ex-voto aux dieux guérisseurs des sources.1850-1914 : la vogue des eaux minéralesL’exploitation d’eaux minérales embouteillées démarre vers 1850 avec la mode des eaux médicinales et thermales. Concessions, sociétés anonymes, compagnies se créent, souvent à Paris. Médecins, scientifiques et pharmaciens procèdent à l’analyse des eaux et apportent leur caution au fil de notices et revues spécialisées. Autorités préfectorales et ingénieurs des mines contrôlent la mise en route des exploitations. Vers 1914, la Grande guerre compromet l’exploitation des sources rurales.Griffons et travertinsCertaines sources ont données naissance autour de leur griffon à d’étonnants milieux naturels. Le fer contenu dans l’eau est à l’origine des écoulements de couleur ocre et rougeâtre qui signalent les sources de Barrèges et de Ternant. L’accumulation de dépôts calcaires forment des roches appelées travertins, de dimensions parfois spectaculaires, comme la Tête de Lion de Saint-Floret, ainsi nommée par le géologue Henri Lecoq. A des centaines de kilomètres de la mer, une végétation halophile colonise les abords des sources salées de Saurier et de Bard.