Le monastère de la Grande Chartreuse : une histoire de liqueurEn 1605, le Maréchal d'Estrées remet aux moines de la chartreuse de Vauvert, à Paris, un manuscrit révélant la formule d'un élixir de longue vie constitué à partir de manipulations complexes d’une liste de 130 plantes. La recette étant inexploitable en l’état, le manuscrit est mis de côté par les Chartreux. Un siècle plus tard, le manuscrit est transmis au monastère de la Grande-Chartreuse, situé depuis l’origine à Saint-Pierre-de-Chartreuse. À partir de 1737, plusieurs moines étudient la recette de l’élixir et arrivent à l’exploiter en incluant plusieurs phases de macération et de distillation. L'apothicaire Frère Jérôme Maubec parvient à fixer définitivement la formule d’un élixir végétal destiné, dans un premier temps, à soigner les maux des moines. La Chartreuse Verte (55°) dite "liqueur de santé", est mise au point en 1764, puis en 1838, la formule est adaptée pour produire la Chartreuse Jaune (40°), une liqueur plus douce et moins alcoolisée.
Une production locale, un développement mondialDepuis 1935, la production des liqueurs de la Grande-Chartreuse est installée à Voiron. Désormais, la fabrication et la commercialisation de ces produits sont assumées par la société Chartreuse Diffusion, dont les moines chartreux sont actionnaires majoritaires. Malgré la diffusion mondiale de cette liqueur, sa fabrication reste un secret bien gardé : seuls deux moines possèdent la recette, effectuant eux-mêmes le dosage des plantes provenant du monastère. Un million de bouteilles serait vendues chaque année, ce qui en fait une des liqueurs les plus consommées au monde.