À la chute de l’empire carolingien, l’ancien territoire ségusiave est disputé entre le comte de Lyon et de Forez et l’archevêque de Lyon. Le comte Guy II et l’archevêque de Lyon résolvent le conflit en 1173. Grâce à des échanges réciproques de biens, l’archevêque obtient les terres lyonnaises et le comte celles situées dans le Forez.
Fondation du comté de Forez1173 est donc la véritable date de naissance du comté dont Montbrison devient la capitale. Il connaît son apogée aux 13e et 14e siècles. Le comté se dote progressivement d’une administration structurée (tribunal, chancellerie, chambre des comptes) dont les services centraux sont relayés localement par les châtellenies.
Développement de la ville au pied du châteauSitué sur une butte basaltique, le château est construit par le comte Artaud II au 11e siècle. Le comte y réside avec la cour comtale. Cette présence entraîne l’arrivée de nombreux marchands et permet à la ville de se développer des pentes du château aux rives du Vizézy. En 1223, une charte de franchise est octroyée à la ville. La guerre de Cent ans et les grandes épidémies, correspondent à une période d’inertie de la ville, obligée de se protéger des troubles, comme l’atteste la construction de remparts de 1428 à 1431. Suite aux guerres de religion, le château est démantelé en 1596.La vie sociale s’organise autour de deux grands axes : du nord au sud, les rues Puy-de-la-Bâtie, St-Pierre, Martin Bernard et du marché, sont habitées par l’aristocratie et la bourgeoisie aisée ; d’ouest en est, la rue St-Jean, prolongée par la rue Tupinerie, constituent le quartier des échanges, avec des commerçants, des petits artisans et des usuriers.
Évolution de l’habitat urbainSi l’aspect du bâti médiéval, en dehors des édifices religieux et militaires, n’est guère connu, de nombreuses maisons urbaines allant du 15e au 19e siècle structurent la ville. Les maisons des 15e et 16e siècles sont construites sur des parcelles très étroites mais profondes. Elles sont organisées autour d’un puit de lumière ou d’une petite cour centrale. Côté rue, la maison comporte souvent un rez-de-chaussée à usage commercial. De larges fenêtres assurent l’éclairage des appartements dans les étages. La circulation entre les différentes ailes du bâtiment est assurée par la généralisation de l’escalier à vis. Du 17e au 18e siècle se développent, sur des parcelles plus vastes, de grands hôtels particuliers avec ou sans cour, alignés sur la rue. À l’intérieur, l’escalier monumental, ostentatoire, occupe une grande surface. Le 19e siècle voit naître l’immeuble de rapport ainsi que des grands bâtiments commerciaux qui structurent une partie du boulevard aménagé à l’emplacement des anciens remparts et fossés de la ville.