À Aix-les-Bains, longtemps, les visiteurs étrangers sont logés chez l’habitant, parfois directement chez leur médecin des thermes. Puis, face à la demande croissante, des aixois transforment leur maison en pension. Vers le milieu du 19e siècle, la construction d’hôtels de villégiature marque une étape clé dans le développement de la station. Les trois Palaces du gérant Rossignoli (Splendide, Excelsior, Royal) sont construits à la grande époque aixoise, entre 1884 et 1913, et marquent définitivement la ville de leur silhouette.
Un complexe hôtelier en expansion L’histoire des palaces Rossignoli témoigne de l’ascension fulgurante de la station thermale aixoise. L’hôtel Splendide est construit entre 1882 et 1884 dans un style néoclassique. Son hall orné de colonnes de stuc de lapis-lazuli, illustre la richesse et la variété de ses décors. Dominant la ville et offrant une magnifique vue sur le lac du Bourget, il est très fréquenté. En raison de son succès, l’Excelsior est construit en 1906 comme un annexe du Splendide, auquel il est relié par un passage couvert. Sa grande verrière, ses vitraux et ses ferronneries participent de son décor Art nouveau. En 1913, le projet d’un nouvel annexe est conçu par le fils de Rossignoli : le Royal est inauguré juste avant la déclaration de guerre.
Une clientèle prestigieuse Les palaces Rossignoli accueillent des hôtes de marque. Y descendent de nombreux représentants de l’empire britannique, des princes orientaux, Georges 1er de Grèce ou encore Elisabeth d’Autriche (Sissi l’impératrice)... En 1898, on dit que le Maradjah de Baroda arrive au Splendide accompagné de son épouse et de leur suite de cuisiniers, personnel et dames d’honneur (59 personnes). A l’époque, l’imprimerie de la Villa Gutenberg édite chaque semaine la liste des visiteurs présents à Aix-les-Bains et leurs dates de séjour dans tel ou tel hôtel ! Sur les anciennes publicités des palaces, on vante « le téléphone », « l’eau chaude », « la salle de bains », « l’électricité » ou encore « l’ascenseur » » !
Des palaces endormis Après la Seconde Guerre mondiale, la clientèle prestigieuse de la station aixoise se tourne vers le sud de la France. En même temps, la création de la sécurité sociale permet à de nombreux assurés de bénéficier de cures thermales : ces nouveaux visiteurs se pressent en masse et renouvellent la clientèle des thermes. Logés dans des meublés ou dans des hôtels plus modestes, ils délaissent les palaces qui ferment progressivement et sont transformés en appartements. Les palaces, classés ou inscrits pour parties Monument historique, demeurent aujourd’hui un élément clé du paysage aixois. Leurs espaces collectifs sont ouverts aux visiteurs.