La châsse de saint Amable, Riom

Amable, prêtre à Riom au 5e siècle, célèbre pour sa piété et son pouvoir sur les démons, les serpents et les incendies, fut canonisé dès sa mort en 475.Depuis leur translation en 640 par l’évêque saint Gal, ses reliques reposaient sous l’abside de l’église, comme c’était l’habitude au Moyen Âge où les corps des saints étaient vénérés dans des « confessions », sorte de cryptes aménagées sous l’autel majeur. A partir du 12e siècle, pour répondre à une nouvelle forme liturgique, les reliques sont conservées dans des châsses de bois et de métal susceptibles d’être portées en procession les jours des fêtes solennelles.

Une nouvelle châsseUne châsse en argent en forme d’église supportée par des lions fut réalisée en 1429 par Jean Bouhyer, orfèvre au Puy et sera terminée en 1474 par l’orfèvre Jean Adam de Saint-Pourçain. Elle fut fondue à la Révolution, mais les reliques furent sauvées par le curé de la paroisse. Elles étaient conservées dans un coffret en bois et accompagnées d’un document gravé sur marbre identifiant les restes et mentionnant la date de la mort de saint Amable en 475.Dans le contexte du régime concordataire qui depuis 1801 organise les relations entre les  Eglises et l’État, le clergé riomois s’efforce alors de remettre en état les églises et c’est ainsi que l’abbé Achart-Lavaur offre un nouveau reliquaire pour remplacer la châsse détruite.Le 10 juin 1814, à l’occasion de la fête patronale, eut lieu la translation des reliques du saint dans une nouvelle châsse, œuvre de l’orfèvre clermontois Laroze.  

La forme d’une église néo-classiqueLa châsse est composée d’une âme de bois de noyer recouverte de cuivre pour partie doré pour partie argenté. Elle affecte la forme d’une construction néo-classique de plan rectangulaire que couvre un toit à deux versants surmonté d’un tempietto à l’italienne coiffé d’un dôme, au sommet duquel est fixée une statue de saint Amable. La façade simule un portail à colonnes couronné par un fronton triangulaire.

Un autel en lave émailléePrésentée dans la chapelle axiale du choeur, la châsse est enfermée dans une cage en fer forgé, disposée sur un autel en lave émaillée, œuvre de Jean Jaffeux réalisée en 1975. La face antérieure relate des scènes de la vie du saint, tandis que la face postérieure montre la procession de la Saint Amable, où la roue de fleurs accompagne la châsse du saint patron de Riom.