L'église Saint-François, ancienne chapelle du premier monastère de la Visitation d'Annecy
Dans la première moitié du 17e siècle, l'architecture religieuse du mouvement catholique de la Contre-Réforme se développe en France, après être née en Italie autour des années 1570. En 1610, l'ordre de la Visitation, fondé à Annecy, s'inscrit dans ce sillage. Dès les premières années de son développement, les fondateurs, François de Sales et Jeanne de Chantal, contribuent à la création d'une architecture qui renonce volontairement aux richesses décoratives et architecturales. Certaines églises construites par l'ordre se distingue par leur fonction. C'est le cas de l'église Saint-François d'Annecy qui est la chapelle du premier monastère de la Visitation d'Annecy.
La chapelle d'un monastère urbain
Une première chapelle est construite à partir de 1612 pour desservir le monastère de la Visitation d'Annecy. Pendant trois décennies, sa fonction principale est d'être la chapelle du monastère. Cependant à partir de 1622, suite au décès de François de Sales et après 1641, suite à celui de Jeanne de Chantal, elle devient le lieu qui accueille les tombeaux des deux fondateurs. La nouvelle mère supérieure du monastère, Mère Marie-Aymée de Blonay, décide la reconstruction de la chapelle qui donne naissance à l'église actuelle.
Une église de la Contre-Réforme
L'église Saint-François actuelle est construite à partir de 1642 pour accueillir les tombeaux des fondateurs de l'ordre de la Visitation. Elle se distingue dans l'ensemble de l'architecture de l'ordre de la Visitation. C'est un édifice qui s'inspire directement du modèle des églises du mouvement catholique de la Contre-Réforme. La façade et le plan de la chapelle sont inspirés de l’église du Gesù de Rome (1550-1584). La façade se divise en deux niveaux superposés couronnés par un fronton triangulaire. La transition entre les niveaux est assurée par des volutes qui cassent la rigidité de l’ensemble. Le plan est lui-même inspiré du plan du Gesù de Rome qui met en place un espace ouvert et adopte le principe des chapelles communicantes de part et d'autre de la nef centrale.
Le sauvetage de l'église
A la Révolution, les bâtiments sont vendus comme biens nationaux et transformés successivement en manufacture d'indiennes et en logements. Restaurée à la fin du 19e siècle par une société immobilière privée, l’église est rendue au culte en 1888 et affectée à la communauté italienne d’Annecy en 1923. A l’intérieur, sept retables baroques ornent les chapelles. Le retable du maître autel s'inspire du retable d'origine disparu. Il est reconstruit par Giuseppe Giannina en 1889.