L’hôtel des chirurgiens Ganirol au Puy-en-Velay

Situé au carrefour des voies de pèlerinage et de commerce, Le Puy-en-Velay connaît une période de prospérité à la fin du Moyen Age et à la Renaissance. Les riches marchands font alors édifier des hôtels particuliers dont les façades, richement ornées, témoignent de leur réussite sociale.

L’influence de l’Italie
Au 16^e siècle, le développement des échanges commerciaux de la ville avec Lyon et le Midi entraîne la diffusion de modèles architecturaux issus de la Renaissance italienne. A la fin du siècle, les notables, marchands importants et maîtres de métiers les plus prestigieux (drapiers, orfèvres, juristes, notaires...) transforment leurs maisons selon le goût du jour. Si le parcellaire médiéval est globalement maintenu et impose des constructions étroites sur la rue et s’allongeant profondément à l’arrière, les nouvelles façades en grès clair ou revêtues d’enduits colorés s’ouvrent par de grandes fenêtres à meneaux éclairant largement les pièces intérieures. Ces baies sont entourées d’un décor sculpté adoptant de manière plus ou moins libre les ordres antiques, avec colonnes à chapiteaux, pilastres, frises et entablements. Comme à l’époque médiévale, le rez-de-chaussée abrite encore une ou plusieurs boutiques, mais celles-ci s’ouvrent sur la rue par un arc en anse de panier dont les clés de voûte s’ornent souvent de mascarons sculptés : angelots, masques humains grotesques ou fantastiques, têtes de lion… Généralement, le bâtiment sur rue est relié à ses dépendances arrières par des galeries à arcades qui donnent sur une cour à ciel ouvert. Une tourelle d’escalier y dessert tous les étages.

L’hôtel des chirurgiens Ganirol rue Pannessac
Située dans une rue très commerçante de la ville basse, cette maison présente une façade au décor Renaissance très soigné. Au rez-de-chaussée, des arcs finement moulurés surmontent la porte d’entrée et la boutique. Au-dessus, les deux étages sont rythmés par des colonnes à chapiteaux corinthiens au premier, ioniques au deuxième, encadrant les trois fenêtres de chaque niveau. Celles-ci, qui avaient autrefois des meneaux, sont surmontées de linteaux décorés de frises ou de cartouches. Sur l’un d’eux, au deuxième étage, est inscrite la date de construction de l’édifice, 1576. Dans un autre, les lettres P et C entrelacées dans une équerre et un compas sont les initiales du maître d’œuvre, Pierre Cuisinel. Les deux derniers niveaux correspondent très probablement à une surélévation ultérieure du bâtiment, réalisée en style classique (baies en plein cintre à bossages surmontées d’oculi).