Hôtel de Ville, Moulins

L’organisation du pouvoir civil à Moulins remonte à la charte de franchise de 1232 qui précise les libertés octroyées aux habitants et les revenus auxquels ils peuvent prétendre. Chaque année, quatre consuls sont nommés par leurs concitoyens et secondés par douze conseillers. Il n’existe alors aucun lieu de réunion attitré.

D'une « chambre de ville »...Plus tard, les archives mentionnent une pièce louée pour les débats, appelée « chambre de ville », et une maison située vers le couvent Sainte-Claire, où se réunit le corps de ville. Ce changement coïncide avec la charge de maire accordée à la ville par la duchesse Anne de Bourbon en 1518, nouvelle fonction qui accroît le rôle de la municipalité.

… à un hôtel-de-ville et bibliothèque néoclassiqueAux 17e et 18e siècles, la municipalité achète plusieurs maisons situées à proximité du Jacquemart de la ville. En 1821, le maire, M. de Champflour, souhaite construire à cet emplacement un hôtel-de-ville fonctionnel. L’architecte départemental François Agnéty en réalise les plans, dans un style néo-classique inspiré des villas Renaissance de l’architecte italien Palladio. Il conçoit deux corps de bâtiments symétriques organisés autour d’une cour créant deux passages : l’un pour l’ouverture de l’hôtel-de-ville sur le centre historique, l’autre pour la bibliothèque donnant à l’arrière sur la rue Voltaire. La bibliothèque était conçue pour accueillir 25 000 volumes en provenance des séquestres révolutionnaires. Depuis l'ouverture d'une médiathèque, elle est utilisée comme salle du conseil municipal.La façade monumentale de l’hôtel de ville sur la place, face au jacquemart, présente des proportions équilibrées fidèles au modèle palladien : elle est rythmée sur ses deux niveaux par le jeu des colonnes doriques et ioniques séparant les grandes baies cintrées de l’avant corps central.En 1862, Corbel sculpte une table aux armes de la ville placée au-dessus de la travée axiale, sur la corniche qui cache la toiture à faible pente et donne l’illusion d’une couverture en terrasse. Plaisante par la couleur beige rosé du grès de Coulandon, cette façade illustre avec élégance le style néo-classique du début du 19e siècle caractérisé par la pureté architecturale classique inspirée du modèle antique et la sobriété décorative.