Le menhir christianisé de la « Croix grosse » est implanté sur la Planèze de Saint-Flour. Situé sur la commune de Sériers, tout comme le dolmen de la « Table du Loup », il est classé au titre des Monuments Historiques depuis 1911. Son aspect assez insolite est dû à sa coiffe « chrétienne ».
Les mégalithes de la PlanèzeSur la Planèze, se trouve une quinzaine de monuments mégalithiques, ce qui constitue l’une des plus fortes concentrations de mégalithes d’Auvergne. Il s’agit du premier témoignage architectural connu des communautés présentes dès le Néolithique dans le secteur.Les menhirs, qui se dressent pour marquer le territoire, et les dolmens, imposants tombeaux de pierres, nous rappellent la présence de populations d’agriculteurs sur la Planèze depuis 4 000 ans, car aujourd’hui encore, les agriculteurs utilisent ces terres pour la culture de la lentille blonde de Saint-Flour.
Culte païen et catholiqueLe menhir de la « Croix Grosse » frappe par ses dimensions : 2.25 mètres de hauteur / 3,55 mètres avec la croix ! Il est en effet composé de deux parties qui reflètent son histoire et expliquent sans doute qu’il nous soit parvenu dans un bon état de conservation.Le menhir proprement dit est un orgue basaltique qui a été prélevé à quelques centaines de mètres de son lieu d’érection. Transporté à la force des hommes du Néolithique, il a ensuite été dressé à la verticale et calé à la base par des petits blocs de basalte. Par son aspect imposant, il marque fortement le paysage alentour.La fonction exacte des menhirs reste difficile à déterminer, notamment parce qu’on ne retrouve autour que très peu de vestiges archéologiques qui permettraient de donner des indications. Ici, il semblerait que seule une hache polie néolithique ait été mise au jour. Plusieurs pistes sont à l’étude, dont certaines mettent en avant un rôle social, en tant que marqueurs territoriaux et symboles d’un groupe.Le menhir a été surmonté d’une croix taillée dans du basalte de Bouzentès. La récupération de ce type de monument préhistorique durant le Moyen Age et à l’époque moderne par l’Eglise catholique s’inscrit dans un mouvement plus large d’appropriation des cultes païens qui étaient encore très présents dans les milieux ruraux. Cela a permis de préserver ces monuments de pierre dont de nombreux autres exemples ont servi de pierres de carrière ou de linteaux de porte de ferme.