La Planèze de Saint-Flour

Depuis Saint-Flour, en se dirigeant vers le Plomb du Cantal, on traverse un plateau élevé d’origine volcanique appelé Planèze. Juxtaposée au volcan cantalien, celle-ci est constituée d’un empilement de coulées de laves basaltiques. Favorisée par un climat particulier, la Planèze reste le « grenier à blé » de la Haute-Auvergne jusqu’au 20e siècle, où les cultures de seigle, de sarrasin et de lentilles laissent place peu à peu  à un plateau « enherbé » voué à l’élevage laitier. Toutefois, la lentille blonde de la Planèze éveille à nouveau l’intérêt des producteurs locaux.

Des marais : la narse de LascolsOn trouve sur la Planèze quelques surcreusements qui ont favorisé en 10 000 ans la formation de narses, bien connues pour leur grande diversité biologique. Ainsi, la narse de Lascols abrite une flore et une faune d’une grande variété. L’originalité du site réside dans la présence de nombreux oiseaux, en particulier les migrateurs venant au printemps et à l’automne. Des espèces nicheuses rares et adaptées au milieu aquatique sont également présentes. Des mesures de protection sur l’ensemble des zones humides s’efforcent de rétablir ou maintenir l’équilibre écologique de ces milieux, comme, par exemple, favoriser des prairies de fauche naturelles, restaurer les zones humides dégradées ou améliorer la gestion de l’eau en amont.

Un phare sur la Planèze : TanavelleLe puy de Tanavelle est l’un des plus volumineux appareils volcaniques de la Planèze. Il domine de 80 m la surface du plateau. Du cône et de son cratère, ne subsiste que le premier, sur lequel est bâti le bourg de Tanavelle. La butte de Tanavelle est un repère familier à l’horizon du plateau : « Tourne que tu tourneras, Tanavelle tu verras », dit le dicton. Il offre de nombreux points de vue sur les monts du Cantal, la Margeride, la vallée de la Dauzanne et le village de Tanavelle .

La ferme planézardeL’habitat traditionnel de la Planèze est caractérisé par les vastes granges-étables directement accolées aux maisons d’habitation, ce qui permettait de profiter de la chaleur animale durant l’hiver. Taillées pour le froid et la neige, à des altitudes excédant souvent les 900 mètres, ces bâtisses massives présentaient jadis des toits très pentus couverts de chaume, aujourd’hui remplacé par la lauze ou l’ardoise plus récente. L’appareillage est particulièrement soigné pour les encadrements, où l’on a souvent utilisé la lave de Bouzentès, encore exploitée. De nombreux éléments de décor sculpté viennent personnaliser l’habitat paysan, comme les cadrans solaires et les linteaux de porte, dont certains sont remarquables, notamment autour de Tanavelle où travaillait, au début du 19e siècle, une famille d’habiles maîtres maçons, les Baduel.