Véritable colonne vertébrale du territoire, la Loire traverse la plaine du Forez du Sud au Nord. Selon les époques et les sites, le fleuve a été source de développement ou de contrainte.
Le fleuve, un axe d’échange multiséculaireLe fleuve n’a jamais constitué un obstacle à la circulation des hommes. Au Néolithique, les berges du fleuve sont assez densément occupées et exploitées. Les rives sablonneuses d’inondations fluviales constituent en effet des terres particulièrement fertiles. Ainsi entre les périodes de crues et d’assèchement, les populations s’installent de manière ponctuelle sur les rives du fleuve. Ce système d’occupation temporaire a ensuite été abandonné.À différentes époques, le fleuve a également représenté une zone de passage à surveiller et défendre. Pendant l’Antiquité, les Ségusiaves construisent à Essalois un oppidum de défense qui abrite des activités artisanales. Vers 120 avant J.-C., il devient un foyer de commerce, notamment d’outils en fer et de produits alimentaires provenant du sud, grâce à d’importants échanges avec l’Italie. Cette reconversion est favorisée par l’emplacement du site qui constitue le point du fleuve Loire le plus proche du fleuve Rhône par voie terrestre.Au Moyen Âge, un dispositif de surveillance du fleuve se développe sur les promontoires le bordant. Il s’agit de petites fortifications composées d’un donjon qui communiquent entre elles par signaux visuels.
Une navigation difficile et aléatoireLongtemps, le régime torrentiel et le caractère capricieux du fleuve ont freiné sa navigation. À partir du 18e siècle, avec le début du développement industriel du Forez, on l'aménage en régulant et maîtrisant son cours pour le transformer en axe commercial. Les matières premières et produits ligériens sont acheminés vers Orléans, Nantes et Paris sur des « rambertes » ou « sapines ». Ce sont de grandes embarcations à fond plat, fabriquées sur place. Démunies de voiles, elles suivent le fil de l’eau et des courants. Arrivées à destination, elles sont totalement démontées. Dans la deuxième moitié du 19e siècle, l’amélioration du réseau routier et le développement du chemin de fer mettent un terme à cette activité et au rôle économique du fleuve.Dans les années 1950, la construction et la mise en service du barrage de Grangent, en amont de Saint-Just Saint-Rambert, contribue à atténuer les variations brutales du débit du fleuve.Aujourd’hui, on peut observer autour du fleuve une large variété de milieux naturels exceptionnels : gorges, gravières, forêts alluviales, gours, prairies inondables.