Le Rhône marque pendant longtemps une frontière relativement difficile à franchir entre les départements de la Drôme et de l’Ardèche. Afin d’assurer le passage en permanence, le pont s’impose finalement. Celui de Rochemaure (Ardèche) connaît trois structures différentes au fil de son histoire.
Au 19e siècle, un pont suspenduUn premier pont est installé à Rochemaure en 1843. Il est alors construit par concession.Ce premier pont est détruit par une crue du Rhône en 1856. La passerelle actuelle repose sur les piliers du pont alors reconstruit. Les travaux sont réalisés en 1858 sous la direction de Marc Seguin, l’inventeur ardéchois du pont suspendu par câbles en fil de fer. Les piliers adoptent un style architectural néo-médiéval afin de s’harmoniser avec le village médiéval de Rochemaure.
Plusieurs dommages liés au tempsVictime de crues et d’intempéries, c’est surtout durant la Seconde Guerre mondiale que le pont est gravement endommagé. Son tablier et son pilier central sont détruits. En 1946, il est restauré, mais en raison du manque de moyens, le pilier détruit est reconstruit sans respecter le style médiéval. En 1968, suite à un accident, l’accès au pont est fermé aux voitures et aux camions. De nouveau réparé, il devient impraticable en 1982 et est fermé.
Le projet « Passerelle Himalayenne »Cette même année de 1982, le Conseil Général de l’Ardèche songe à sa destruction. Mais le village de Rochemaure et l’association du Vieux Pont commencent un combat pour sa sauvegarde et le font inscrire au titre des Monuments historiques en 1985. En 1995, le projet de la ViaRhôna fait passer le tracé du chemin par le vieux pont de Rochemaure. Cependant, le coût des restaurations s’annonce élevé.En 2010, sur l’exemple de la passerelle himalayenne de Monteynard (Isère), un projet de restauration est à nouveau envisagé. Les deux piliers de style médiéval sont alors restaurés et le pilier central d’après-guerre est conservé comme élément de l’histoire agitée du vieux pont. Une passerelle sur câbles d’une largeur de 1,40 mètre et d’une distance de 340 mètres y est suspendue. Elle est ouverte à la promenade piétonne et cycliste depuis août 2013, et incluse dans le trajet de la ViaRhôna.