Filiale du Groupe Schmolz+Bickenbach, Ugitech est un des leaders mondiaux dans les produits longs en acier inoxydable et en alliages spéciaux. Son acier est utilisé dans des domaines divers : automobile, construction ou médical. Le principal site d’Ugitech est basé à Ugine.
Les aciéries Paul-Girod au début du 20e siècleEn 1903, un ingénieur d’origine suisse, Paul Girod crée une usine de ferro-alliages à Ugine. L’arrivée du chemin de fer et de la possibilité d’équiper une chute d’eau pour la production d’électricité déterminent cette implantation industriuelle. En 1910, a lieu la première coulée d’acier électrique à Ugine. La guerre de 1914-1918 provoque un développement considérable de l’usine, plus de 3000 ouvriers sont alors employés aux Aciéries. En 1921, les Aciéries Paul-Girod fusionnent avec la Société Électro-chimie donnant la S.E.C.E.M.E.A.U. (Société d’Electrochimie, d’Electrométallurgie et des Aciéries d’Ugine). Le rayonnement d’Ugine dépasse alors les frontières nationales, surtout dans la fabrication d’aciers très spéciaux. La société change plusieurs fois de nom jusqu’à aujourd’hui.Aujourd’hui spécialisé en acier inoxydable. Ugitech compte aujourd’hui 1 200 salariés sur le site d’Ugine, dont une quarantaine de chercheurs dans son laboratoire de recherche très moderne.
L’appel aux travailleurs étrangers dans l’entre-deux-guerresLes années 1920 sont favorables à l’activité électrométallurgique, mais la main d’oeuvre est rare. On fait alors appel aux travailleurs étrangers. En 1924, on recense 24 nationalités parmi les employés de l’usine (35% d’Italiens, 25% de Russes, 20 % de Polonais…). La population augmente de 58% en une dizaine d’années.
Un vaste programme de logements au début du 20e siècleAvec le développement de l’entreprise et les difficultés à stabiliser la main d’oeuvre, Paul Girod réalise un vaste programme de logements ouvriers. La volonté est de créer une communauté de travail solidaire à Ugine. À proximité immédiate de l’usine, le phalanstère est la pièce maîtresse de la cité d’entreprise de Paul Girod, construite à partir des plans de Maurice Braillard. Il comprend des logements pour des familles et des chambres pour les célibataires, avec au rez-de-chaussée une série d’équipements collectifs (dispensaire, épicerie, laverie, restaurant d’entreprise, salle des fêtes). Il n’en reste qu’une partie aujourd’hui, englobée dans l’usine, et transformée en bureaux. Paul Girod fait aussi construire à proximité de l’usine des maisons pour les ouvriers (« Village Nègre » accueillant des « gueules noires » qui viennent de la région de Saint-Etienne) et pour les contremaîtres (« Nouveau Village »). Les ingénieurs sont logés sur le plateau au-dessus de l’usine, à proximité du vieux bourg (« les Charmettes »). Ugine présente alors un double visage, champêtre et urbain, entre le vieux bourg déclinant et la petite cité industrielle autour de l’usine. La porte d’entrée de l’usine a le « label XXe siècle ».