Le col du Petit-Saint-Bernard

Le col du Petit-Saint-Bernard est un vaste plateau de plus d’un kilomètre, qui relie la vallée de la Tarentaise (France) au Val d’Aoste (Italie). D'altitude modérée, 2 188 mètres, il est le seul passage carrossable reliant les vallées savoyardes et valdôtaines. Il a été fréquenté depuis la plus haute Antiquité, comme en témoignent encore les nombreux vestiges archéologiques et historiques qui s'y trouvent. 

Un col fréquenté dès la Préhistoire et l’AntiquitéL'importance du col débute dès le Néolithique (vers 3500 av. J.-C. en Savoie) : les traces d'un cromlech sont encore visibles aujourd’hui. Il dessine une ellipse dont le grand axe mesure environ 72 mètres. Sa datation demeure problématique mais pourrait remonter à l’âge du Fer en Savoie. Construite en 45 av. J.-C., la voie romaine reliant Rome à Vienne (vallée du Rhône) est identifiée grâce aux édifices qui la bordaient : vestiges d’un relais (la « mansio » côté Est), flanqué d’un petit temple carré ; restes d’un autre bâtiment (à l’Ouest) qui a fourni lors des fouilles des témoignages de cultes à Hercule et à Jupiter. La colonne Joux, bloc monolithe surmonté d’une sculpture en bois représentant Saint Bernard, est peut-être une ancienne borne milliaire ou le remploi d’un élément décoratif d’une construction romaine.

Saint-Bernard et l’hospiceAu milieu du 11e siècle, saint Bernard de Menthon fonde un hospice destiné à assurer la protection des pèlerins contre les brigands et les aléas du climat. Il s’agit d’un service d'assistance gratuite ouvert à tous, à la fois centre de secours pour les pauvres et les malades, refuge pour les pèlerins, les religieux, les marchands et les soldats. Pour cela, il reprend l'ancien réseau romain, réorganisé.  En 1752, l'hospice et tous ses biens passent sous le contrôle de l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare, qui se charge de son fonctionnement jusqu'au début du 20e siècle, servant plus de dix mille repas chaque année, notamment aux maroniers, gens des hameaux voisins qui, en échange de l'exemption du service militaire, guidaient les voyageurs désirant traverser le col. Après son abandon et sa destruction partielle durant la Seconde Guerre mondiale, l'hospice n’est plus rouvert. Aujourd’hui, le bâtiment, réhabilité, accueille un espace d’exposition.

La Chanousia, jardin botanique alpinDe 1860 à 1909, l’hospice est dirigé par l’abbé Pierre Chanoux. Passionné de botanique, il réalise en face de l'hospice un petit jardin alpin. Baptisé « La Chanousia » en l'honneur de son fondateur, il abrite aujourd’hui plus de 1200 plantes alpines, mais aussi d’autres régions montagneuses du monde. 

Le col aujourd’hui L’été, le col est une vaste zone d’alpage, où montent les troupeaux de vaches laitières, depuis les deux côtés français et italiens. L’hiver, la route étant fermée, le col est devenu en 1984, une zone de liaison entre les deux stations de La Rosière (côté Tarentaise) et La Thuile (Val d’Aoste) qui forment le domaine skiable San Bernardo. 

Ainsi, que ce soit l’été ou l’hiver, le col du Petit-Saint-Bernard garde sa vocation de passage entre les deux versants des Alpes.