La Saône, malgré sa longueur de 482 kilomètres est une rivière et non un fleuve puisqu’elle se jette dans le Rhône à Lyon. Prenant sa source dans les Vosges à Vioménil, elle se caractérise par la lenteur de son débit (à Lyon en une seconde, la Saône déverse 30 m³ d’eau, alors que le Rhône en déverse 1700). Cependant sa vocation d’axe d’échanges et de communication ne se démentira pas au fil du temps.
Son milieu naturel La plaine alluviale de la Saône est une des plus grandes zone humide de France et s’étend sur la quasi-totalité de son cours. Les zones humides contribuent à l’amélioration de la qualité de l’eau en agissant comme un filtre épurateur. Les végétaux et les animaux qui la composent piègent, neutralisent voire transforment les produits toxiques. En période de crue, la Saône, dont le lit majeur est large et étendu, entre en phase d’inondation, d’où des débordements fréquents. Elle peut mettre plusieurs jours à regagner son lit. On peut ainsi la comparer à une éponge. Enfin, la plaine de la Saône est également un réservoir biologique : les zones humides abritent plus de 30% des espèces menacées en France.La Saône et sa ripisylve en plus d’être utilisées comme habitat par les nombreuses espèces, servent également de corridor migratoire, en particulier pour les oiseaux.
La Saône et les hommesDès le néolithique, les hommes profitent des richesses offertes par la rivière pour s’installer sur ses rives et développer une voie de communication et d’échange. Les plus anciennes embarcations retrouvées dans la Saône datent du Néolithique. C’est avec la conquête romaine que la navigation s’intensifie sur l’Arar, nom Gaulois de la Saône. Le halage humain est associé à la voile et aux rames. Les grandes invasions barbares du début du 4e siècle réduisent l’activité le long de la rivière. À partir du 12e siècle, le trafic sur la Saône s’intensifie grâce aux foires de Chalon et l’adoption du halage animal. Trois jours sont alors nécessaires pour relier Lyon à Auxonne, au Nord de Chalon. Le halage prend fin avec l’arrivée de la vapeur, vers 1820. L’axe Rhône-Saône se développe. L’arrivée des bateaux à vapeur donne lieu à l’aménagement de la rivière, afin de la rendre navigable tout au long de l’année : dragage, barrages…
La navigation sur la Saône diminue avec l’introduction du chemin de fer. Aujourd’hui, elle ne représente que 3% du trafic national de marchandises terrestres alors que le tourisme fluvial est en plein développement. De son côté, le chemin de halage est utilisé pour le loisir et la détente, offrant aux promeneurs la joie de découvrir la faune et la flore qui bordent la rivière.