Une architecture étonnanteL’église Saint-Laurent-des-Prés de Tullins date du 9e siècle. Elle doit son nom à sa situation géographique : elle se trouvait au milieu des prés en dehors des premiers remparts de la ville. Cette église présente un ensemble harmonieux de plusieurs styles architecturaux. Elle conserve de la construction d’origine son clocher-porche roman, remanié au 11e siècle. Au 12e siècle, l’évêque saint Hugues de Grenoble donne l’église à des moines bénédictins venus de Saint-Chef, qui réaménagent l’église dans un style de transition entre le roman et le gothique. Durant trois cents ans, des chapelles latérales sont construites dans la nef de l’église. À la fin du 15e siècle, un chœur cistercien à fond plat est érigé. Ce type de chœur est caractéristique des églises construites par l’ordre cistercien. Le choeur se termine par un chevet plat fait d’un mur droit, le chevet étant l’extrémité extérieure de l’église du côté du maître-autel.
Un clocher-porche uniqueDe style roman, le clocher-porche présente la particularité, unique en Europe, de posséder aux angles de sa tour deux génies sculptés. Ces allégories du « Bien » et du « Mal » seraient inspirées de l’image populaire de la roue de la Fortune. Fortune est la déesse latine du Hasard, son symbole représente une roue avec d’un côté un homme montant et de l’autre un homme descendant. Celui qui monte va vers la bonne fortune, donc la chance et le bonheur ; celui qui descend va vers la mauvaise fortune, la malchance et le malheur. Sur le clocher-porche de Tullins, les allégories ont été reprises dans un contexte chrétien pour personnifier le « Bien » et le « Mal ».