Le village de Meillerie est coincé entre la rive sud de Léman et les pentes très abruptes du massif pré-alpin des Mémises composées de marne noire à la base, puis de différentes couches de calcaire.
En raison de l’absence de surface plane pour l’agriculture, l’activité du village fut longtemps tournée vers le lac avec la pêche et le transport de bois et de chaux par barque.
La pierre de Meillerie pour les consctructions
Dans la deuxième moitié du 18ème siècle, une véritable route carrossable rejoignant Meillerie est aménagée, la région se modernise et le tourisme thermal se développe au bord du lac Léman, engendrant la construction de divers établissements. L’exploitation des carrières de pierres débute alors dans les années 1770 au hameau du Locum.
L’exploitation des rochers de Meillerie connait un bel essor à partir de 1805, époque à laquelle est mis au point un procédé d’extraction par explosion. En raison du manque de pierre de construction dans les villes côtières lémaniques françaises et suisses, Meillerie devient le principal centre industriel chablaisien, offrant un emploi à de nombreux hommes. Les carrières alimentent les chantiers de Thonon, Évian, et surtout Genève où les pierres sont directement acheminées par barque. En tout, six carrières différentes ont été exploitées.
Dès 1910 la production connait une baisse, accélérée par la guerre de 1914-1918. A la reprise d’après-guerre, la Suisse supprime la zone franche et impose des droits de douane détériorant ainsi la position de Meillerie sur le marché helvétique. Mais c'est le développement du béton armé qui va mettre un point final à l'exploitation de la pierre de Meillerie. En 1931, Meillerie fournit encore des pierres au palais des Nations à Genève (actuel siège de l’ONU). Ce sera sa dernière grande prestation. Les carrières ferment en 1939.
En 1972, l’activité reprend à la carrière des Étalins, aujourd’hui encore exploitée par la société Sagradranse.