L’Écomusée de Margeride se compose aujourd’hui de trois sites. Créé à l’initiative des villageois, ce musée vivant s’est développé et enrichi au fil des années. Collectes d’objets, recueil de mémoire, présentation des modes de vie, mise en valeur de l’histoire locale telle est la vocation de l’écomusée de Margeride. L’école du hameau de Signalauze, troisième site, ouvert en 1986, porte aujourd’hui le nom d’une institutrice appréciée des élèves du début du 20e siècle.
La scolarisation en MargerideAux 17e et 18e siècles, le Cantal appartient à une France du sud sous alphabétisée par rapport au nord du pays. Le milieu rural est parsemé de petites écoles dirigées par les curés. A l’aube du 19e siècle et malgré les tentatives d’une politique scolaire depuis la Révolution, l’enseignement primaire cantalien demeure insuffisant. La configuration géographique et climatique de la Margeride et l’habitat très dispersé sont des obstacles majeurs à la scolarisation. C’est seulement à la fin du 19e siècle que la situation s’améliore grâce aux transformations économiques et techniques qui entraînent un bouleversement des mentalités des campagnes et une demande d’instruction plus forte. En 1881, les lois Ferry rendent l’école gratuite, laïque et obligatoire. L’aide apportée aux communes pour entretenir une école joue aussi un grand rôle dans l’amélioration de la scolarisation en milieu rural avec le développement de petites écoles de hameaux, comme à Signalauze.
La maison d’école de SignalauzeOuverte en 1870, l’école de Signalauze était affectée à la fois à la classe, au rez-de-chaussée, et au logement de l’institutrice, à l’étage. Isolée en bordure d’un vaste terrain communal qui servait de cour de récréation, elle comportait aussi un hangar transformable en préau pour les jours de mauvais temps, et un jardin. Faute d’effectifs, l’école de Signalauze ferme ses portes en 1983.
La salle de classeLa salle de classe présente le quotidien scolaire des élèves tel qu’il était sous la troisième République. La salle permet d’accueillir jusqu’à 50 élèves. Les murs étaient régulièrement blanchis à la chaux pour donner plus de luminosité. Le mobilier scolaire a été conservé : le bureau à pupitre incliné de l’instituteur, surélevé par une estrade, et les tables-bancs des écoliers. C’est seulement en 1887 que le Conseil municipal de Ruynes vote l’achat d’un poêle pour l’école.On trouve également le matériel à usage collectif : le tableau noir et les tableaux pédagogiques (méthodes de lecture, cartes de France, maximes, musée scolaire) et le matériel d’étude à usage individuel, comme les livres et les ardoises.Le boulier-compteur et les bûchettes sont utilisés pour l’enseignement scientifique et le calcul. Parallèlement, l’enfant est initié au système légal des poids et mesures avec la balance de Roberval, les pots en bois et métal pour mesurer les quantités de grains et les liquides, le décimètre cube…