De l'industrialisation à l'émergence d'une classe sociale, voici les exemples de Veauche et Saint-Romain-le-Puy. Les processus y sont similaires : exploitation d'eau minérale, installation d'une verrerie pour embouteiller l'eau, création de logements pour les ouvriers.
Une histoire d’immigration européenneOutre la présence de l’eau, avec les sources Badoit et Parot, l'installation des verreries dépend de la proximité du charbon et du chemin de fer, conditions réunies à Veauche et Saint-Romain-le-Puy.
Les ouvriers d’origine italienne, espagnole et polonaise principalement, arrivèrent en général de manière progressive. Les hommes venant travailler sont souvent logés chez l'habitant, puis rejoints par leur famille. Dans le cadre d'une politique paternaliste, des cités ouvrières sont construites à proximité du lieu de travail. Les bâtiments, identiques, comprennent en général plusieurs logements. Ils sont constitués d'environ deux ou trois pièces, de toilettes extérieures, d'un jardin individuel et parfois d'une cave. Il n'y a pas d'eau courante, mais le charbon pour le chauffage est gratuit. Ces cités se transforment peu à peu en seconds centres urbains. On y trouve tous les composants d'une vie sociale structurée : écoles, église, pharmacie, boulangerie, salle de spectacle...Les ouvriers sont employés pour le conditionnement de l'eau ou la fabrication du verre. Dans le premier cas, ils remplissent les tâches suivantes : rinçage, remplissage, embouteillage, étiquetage, emballage des bouteilles. Dans le second cas, il faut des équipes de trois personnes pour : cueillir la matière en fusion avec une canne métallique ; façonner la masse en la roulant sur une plaque en métal ; achever la forme, placée dans un moule en soufflant dans la canne. Au cours du 20e siècle, ces techniques artisanales sont progressivement abandonnées au profit de la mécanisation.Cette industrialisation des 19e-20e siècles a eu des effets importants sur l'urbanisation et les pratiques sociales et culturelles.