La fondation de Villeneuve de Berg, bastide royale, au 13e siècle, constitue un acte d’implantation du royaume de France en Vivarais. Jusqu’à la Révolution, la ville bénéficie d’un statut privilégié.
Villeneuve de Berg a été fondée sur les terres des moines cisterciens de l’abbaye de Mazan. Ceux-ci, installés dans la montagne ardéchoise, disposaient là d’une grange (propriété annexe destinée à leurs activités agricoles). En conflits réguliers avec les habitants locaux concernant les droits de pâturages, ils ont recherché la protection du roi de France. Le roi Philippe III le Hardi, qui souhaite rattacher les pays occitans au Royaume de France, trouve là l’occasion d’asseoir son pouvoir en Vivarais.
Une charte de paréage comme acte de naissanceC’est en 1284 qu’est officialisée la naissance de la ville par la signature d’une charte de paréage qui associe l’abbé de Mazan et le roi de France. Les dépenses sont partagées entre les deux parties et la ville est administrée à parité. Plusieurs franchises sont accordées pour attirer de nouveaux habitants.
Une ville neuve au tracé régulierLa ville neuve s’organise autour d’un noyau qui inclut l’église, construite sous la responsabilité des moines de Mazan. Elle se caractérise par le tracé géométrique de ses rues et son parcellaire régulier. Son rempart, élevé à la fin du 14e siècle, au moment de la guerre de Cent ans, comporte plusieurs tours encore très identifiables (tour de Barjac, tour Neuve, tour Toutes Aures…). Parmi les quatre portes qui fermaient la ville, la porte de guerre –appelée aussi porte de l’hôpital, est elle aussi bien conservée.
Villeneuve de Berg, siège du baillage royalCréée par le roi de France, la ville nouvelle a aussi hérité du statut important de siège du baillage. Aussi, jusqu’à la fin de l’ancien Régime, elle accueille une population au statut social élevé : aristocratie judiciaire (greffiers, avocats, juges, notaires), bourgeoisie commerçante. On retrouve cette aisance dans les hôtels particuliers ( des 16e, 17e, 18e siècles qui se distinguent par leur qualité : façades imposantes, grandes ouvertures, ferronneries d’art, cours intérieures…