La Vierge noire du Puy-en-Velay

Le Puy-en-Velay est l’un des premiers sanctuaires du monde occidental consacrés à la Vierge. Mentionnée dès le 11^e siècle, la statue de la Vierge du Puy fut adorée par les pèlerins durant des siècles, avant d’être détruite sous la Révolution.

Le culte marial
La légende raconte que la Vierge aurait guéri une jeune femme sur le mont Anis. Elle lui aurait demandé en retour l’édification d’un sanctuaire à cet endroit. La cathédrale actuelle, bâtie entre le 11^e et le 13^e siècle, en est le prolongement.
Le culte marial connaît son apogée au 13^e siècle. La ville est dès lors dénommée Puy-Sainte-Marie ou Puy-Notre-Dame. Les pèlerins affluent de tous les horizons. Les papes et les rois de France, de Louis le Débonnaire au 9^e siècle à François 1^er au 16^e siècle, effectuent le pèlerinage du Puy, considéré comme l’un des plus importants du royaume de France. Comme à Jérusalem, Rome ou Compostelle, les années saintes ou jubilés rassemblent des milliers de croyants dans la cathédrale. Ces grandes fêtes se déroulent chaque fois que le Vendredi Saint, jour de la mort du Christ coïncide avec le 25 mars, jour de l’Annonciation. L’affluence populaire est telle que de graves accidents se produisent, comme lors du jubilé de 1407, durant lequel on recense 200 victimes étouffées par la foule. Aujourd’hui encore, le 15 août, jour de l’Assomption, la statue de la Vierge Marie est portée solennellement dans les rues, lors des processions.

La statue de la Vierge noire
La statue de la Vierge noire est aujourd’hui placée au-dessus de l’autel, au fond de l’abside de la cathédrale.  Elle remplace depuis 1856 la statue médiévale qui fut brûlée à la Révolution sur la place du Martouret. Provenant de l’ancienne chapelle Saint-Maurice, c’est une copie du 17^e siècle de vierge romane « en majesté » : elle est figurée assise, portant l’Enfant Jésus sur ses genoux. Elle est revêtue d’un manteau dont la couleur change suivant les temps liturgiques.
La statue médiévale d’origine est connue par des images et des copies tardives. Proche des vierges romanes auvergnates en majesté, son style semble refléter une influence byzantine. Faite de bois de cèdre, elle contenait vraisemblablement des reliques. Ses habits étaient directement peints sur le bois ou marouflés, des perles de verre figuraient les yeux et la couronne était ornée de plaquettes d’or et de pierres précieuses. Comme d’autres vierges d’Auvergne et d’ailleurs, les visages de la Mère et de l’Enfant étaient noirs, noircissement intervenu tardivement (15^e ou 16^e siècle), selon une pratique dont la signification et l’origine sont très discutées.