Axe majeur de circulation des hommes, le fleuve Rhône a longtemps marqué les riverains et a favorisé la création de lieux de vie. Source de danger quand il débordait, obstacle quand il s’agissait de le franchir, il a aussi été facteur de richesse pour les villes qui se sont développées grâce au transport de marchandises. Son aménagement l’a souvent éloigné de ses riverains, mais ceux-ci y sont toujours très attachés.
Le Rhône en quelques données géographiquesLe Rhône est un fleuve majeur, le troisième d’Europe après le Rhin et le Danube si l’on considère sa longueur et son débit. Il prend sa source dans le massif du Saint-Gothard dans le Valais (Suisse). Après avoir parcouru 812 km (dont 522 en France), il se jette dans la Méditerranée à Port Saint-Louis du Rhône où son embouchure forme un delta. Il longe le département de l’Ardèche sur plus de 140 kilomètres.
Un axe de peuplementDepuis la période néolithique, des populations se sont fixées sur les rives du Rhône. Dans l’Antiquité, de petites agglomérations s’y sont créées (Bourg-Saint-Andéol, Rochemaure). Et c’est vraisemblablement le passage du fleuve à Viviers qui a généré le déplacement de l’évêché qui se trouvait auparavant à Alba. À la période moderne et jusqu’au 19e siècle, Le Teil et Bourg-Saint-Andéol se sont développés en partie grâce à leurs ports.
Le Rhône, voie de circulation des marchandisesS’il a fixé des populations sur ses rives, c’est surtout parce qu’il est un axe majeur d’échanges et de circulation des marchandises. Au 5e siècle avant JC, les Massaliotes échangeaient déjà avec l’Europe du Nord, via le fleuve, des épices et étoffes contre de l’étain et des peaux. À la période gallo-romaine, vins et poteries y sont transportés. Au Moyen-Âge, une grande variété de marchandises y circule, dont la plus précieuse à l’époque : le sel. Au 19e siècle, il permet d’exporter la chaux produite dans les cimenteries locales.
Un fleuve frontière ?Actuellement, le Rhône marque une frontière très souple entre le département de la Drôme et celui de l’Ardèche. Historiquement, la frontière marquée par le Rhône n’a été ni durable (entre le Royaume de France et le Saint-Empire romain germanique), ni stricte (les Evêques de Viviers ont longtemps eu des possessions au-delà). Mais c’est seulement au 19e siècle, grâce à la multiplication des bacs, puis surtout des ponts suspendus, qu’il a pu être franchi aisément.