Le fort du Telegraphe, Valloire, Maurienne

Le fort du Télégraphe est situé en Maurienne, sur la route du col du Galibier, entre Valloire et Saint-Michel-de-Maurienne. Perché sur une arête rocheuse spectaculaire, dominant toute la moyenne vallée de la Maurienne, il est l'un des éléments essentiels de la défense de la moyenne Maurienne à la fin du 19e siècle. Il constitue aujourd’hui un témoin exceptionnel de l’architecture militaire adaptée à la montagne.

Un fort « Séré de Rivières »Le fort du Télégraphe est un ouvrage construit entre 1885 et 1890 dans le cadre du programme de fortification des frontières du Général Séré de Rivières. Après la défaite de 1870, pour reconstruire le système de défense français, le général Séré de Rivières, directeur du Génie au ministère de la Guerre, développe un nouveau type de places fortes, composées de plusieurs forts détachés capables de se défendre mutuellement, placés sur une barrière naturelle (entre deux places fortes).Véritable nid d'aigle, perché sur un éperon rocheux culminant à 1610 mètres d'altitude, le fort du Télégraphe domine la vallée de 900 mètres sur trois côtés vertigineux. Sur son emplacement se trouvait à l'origine un poste de télégraphie Chappe situé sur la ligne Lyon-Venise, qui a fonctionné entre 1809 et 1814.Le fort, bâti entre 1885 et 1890, avait pour mission de barrer la vallée de l’Arc et d’empêcher les accès aux cols du Galibier, des Rochilles, des Encombres et du Thabor, grâce à son artillerie de longue portée. 

La défense du fortDe plan pentagonal irrégulier, il possède deux entrées, l’une pour les hommes, l’autre pour le matériel, défendues par un fossé taillé dans le roc que l’on franchissait par deux ponts mobiles. Son armement est placé au dessus du casernement ; il est renforcé par une batterie basse construite en 1890, reliée au fort par un plan incliné encore en place, permettant de descendre les pièces et les munitions facilement .Le fort pouvait communiquer depuis un poste de télégraphie optique avec celui du Sapey au dessus de Modane.Dès 1902, un camp est construit au col des Rochilles pour compléter ce dispositif. Dans les années 1930, il est réorganisé dans le cadre de la ligne Maginot des Alpes. Ces ouvrages appuient en 1940 les tirs de barrage des six pièces anciennes du fort du Télégraphe et contribuent à stopper l’offensive italienne des 22 et 23 juin 1940 dans le secteur de Valmeinier.

Propriété de la commune de Valloire, le fort de Valloire est aujourd’hui ouvert au public et constitue désormais un lieu privilégié pour découvrir l’histoire militaire de la Savoie.