La place Saint-Léger et ses allées, Chambéry

Le centre de Chambéry a conservé une structure héritée de l'époque médiévale. Les « allées », caractéristiques de la ville, desservent tout le cœur de la ville, en partant de la place Saint-Léger

La place Saint-Léger, au cœur de la ville

La topographie de la place s’apparente aujourd'hui davantage à celle d’une longue rue. L’alignement actuel des maisons remonte au 13e siècle mais au Moyen Age l’espace central est  bien différent. Un bras étroit de la rivière de l’Albanne divise alors la place en deux « quais ». L’église Saint-Léger avait été construite au centre, sur le canal. Des boutiques de bois, appelées « cabornes », s'y développent dès le 16e siècle. En 1760, on démolit l’église, car celle-ci présente un risque d’effondrement. L’Albanne, dont on avait déjà commencé la couverture, disparaît. Les cabornes sont démolies à partir de 1826,  et libèrent l’espace qui prend le nom de place Saint-Léger. 

Le réseau des allées, caractéristique de la ville

Prenant naissance entre les boutiques de la place, les « allées » ne sont ni des ruelles, ni des traboules (appellation lyonnaise). Ce sont de longs couloirs parallèles, couverts ou non, qui permettent de circuler à travers d’importants pâtés de maisons. Ils desservent aussi des cours communes, créant un réseau dense et assez labyrinthique par endroit. Cette voirie particulière résulte de la grande profondeur des bâtiments, héritage du « toisé ». Cet impôt était calculé sur la largeur des façades principales des maisons au 14e siècle. Il a incité les habitants à construire des bâtiments étroits et profonds, offrant ainsi une façade étroite. Ce type de parcellaire, dit en «lanière», a façonné l’urbanisme très particulier de la ville ancienne.

Depuis les années 1970, la place Saint-Léger est redevenue un espace réservé aux piétons. La place Saint-Léger et les allées sont protégées par un règlement spécifique : le secteur sauvegardé.