Le palais épiscopal, Saint-Flour

L’évêché de Saint-Flour n’a été créé qu’en 1317. Dès lors, l’église du prieuré clunisien devient cathédrale et le prieur, évêque. Les évêques occupent d’abord l’ancien château de Brezons, situé près de l’église, au sud-est, et appartenant au prieuré depuis le 11e siècle. En 1451, suite aux travaux d'édification de la cathédrale, l'évêque, inquiet pour sa sécurité, commande la construction d'un donjon résidentiel.Mais il faudra attendre le 17e siècle et l’arrivée du riche évêque Charles de Noailles pour que soit édifié à la place de ce vieux château tombé en ruines un véritable palais épiscopal.

Une résidence imposanteLe palais, dont la conception est confiée à l’architecte Jean Le Noir, est construit à partir de 1611 et bâti en matériaux locaux, basalte et tuf basaltique. Il se compose d’un vaste corps de logis et de deux ailes en retour, délimitant une vaste cour intérieure au flanc sud de la cathédrale. Cependant le portail monumental de style néoclassique fermant la cour côté place ne fut construit qu’au 18e siècle.Deux portes constituent les principaux éléments décoratifs des façades. Celle du corps de logis donne accès à un escalier d’honneur à trois volées. Les salles du niveau inférieur étaient destinées aux cuisines et aux écuries. L’étage abritait une grande salle d’honneur et une suite de pièces. L’aile est était occupée par la chapelle privée de l’évêque et par la salle capitulaire.La confiscation Confisqué à la Révolution, le palais épiscopal abrite pour un temps les tribunaux et la sous-préfecture. Puis il est rendu aux évêques à l’issue du Concordat de 1802, jusqu’à ce que la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905 mette un terme définitif à six siècles de résidence épiscopale. En 1909, l’administration des domaines cède les bâtiments à la ville qui y installe ses services en 1911.

Le musée de la Haute AuvergneDès 1902, Antoine Lauby correspondant du ministère de l'instruction civique, conçoit le projet de créer un musée régional à Saint-Flour. Cinq ans plus tard, il propose de l’installer dans l’ancien évêché, détermine un programme muséographique et sollicite de nombreux donateurs. Il obtient l’accord du maire en 1908 et une séance du conseil municipal conclut alors : “Notre musée sera donc un musée haut-auvergnat, régional et départemental”. Il devra être consacré à l'histoire naturelle, l'archéologie, l'histoire, l'ethnographie, le folklore et les arts régionaux.Mais l’arrivée de la première guerre mondiale et la mort d’Antoine Lauby empêchent la réalisation du  projet. Il faut alors attendre 1967 pour que le musée de la Haute-Auvergne prenne enfin vie. Fort de plusieurs milliers d’objets, ce Musée de France couvre l’histoire du territoire du Paléolithique à nos jours.